Sur le podium des fausses pistes de la quête de soi, les nominées sont :
#1 Fantasmer son autre vie sur son canapé
Cela peut paraître évident mais j’ai choisi d’en parler car elle est suffisamment répandue pour que l’on explore ses fondements.
Franchement qui ne l’a jamais fait ?
Qui n’a pas fantasmé sa vie sur son canapé, sur son vélo, dans le métro, derrière son volant ou avec ses collègues à la machine à café ?
Qui n’a pas imaginé sa vie rêvée lors d’un diner ou lancé cette conversation : et si au loto, tu gagnais ?
J’avoue, je ne fais pas exception.
Ces conversations, c’est comme de la guimauve. C’est rassurant et c’est sucré mais à trop en manger on finit par se sentir gavé.e.
Plus j’entretenais mes fantasmes, seules ou accompagnées, plus je sentais le malaise en moi monter.
Et plus je me sentais lassée de moi-même de répéter les mêmes rengaines.
Une honte de faire preuve de si peu d’audace pointait le bout de son nez. L’orgueil ça n’a pas que des mauvais côtés.
Ces fantasmes sont devenus comme un irrespect de la vie qui m’avait été donnée.
Et si moi, avec toutes les chances qui j’avais reçues, je n’osais pas, alors qui le ferait ??
Et puis que d’heures perdues à chouiner, à me lamenter, à rêvasser, à me regarder vivre sous pilote automatique comme si j’étais de moi dissociée.
Le jour où j’ai compris que je pouvais décider, que je n’étais pas enfermée, qu’il n’y avait pas de fatalité, tout a commencé à changer.
On mésestime énormément ce sujet de décision. Je reviendrai sur ce point prochainement.
J’ai alors décidé de 3 choses :
1. Stopper ces conversations de morte vivante qui me tuaient à petit feu,
2. Oser mettre en place des actions, aussi petites soient-elles, pour faire enfin ce que je disais,
3. Et le plus dur, accepter de me confronter au risque de grand écart entre mon fantasme et la réalité.
En résumé, les choses sont simples.
Tu as le choix de fantasmer ta vie et de laisser le temps passer ou de lancer un mouvement. Grand ou petit, rapide ou lent, là n’est pas la question.
Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, il y a juste ton choix.
Et que c’est bon de l’exercer.
#2 Vouloir à tout prix éviter de se tromper
Quand on prend conscience que dans sa vie, jusque-là, on a surtout vécu celle que d’autres avaient prévu pour nous, ça fait mal.
Ce réveil est douloureux.
Je dois avouer qu’au début, j’ai caressé l’espoir de pouvoir me rendormir.
Le problème c’est qu’une fois que tu sais, impossible de faire marche arrière.
C’est bien ce que Morpheus dit à Néo dans Matrix au moment du choix de la pilule. Une perle ce film.
C’est la même chose pour nous.
Un cadeau ne vient pas toujours bien enrubanné.
Alors le réflexe, une fois la pilule digérée, c’est de ne plus jamais vouloir se tromper !
De ne plus jamais choisir une voie dans laquelle je ne me reconnaisse pas pleinement.
Pleinement, complètement, entièrement. Ça vous dit quelque chose ces mots ?
Ils doivent nous interpeller car ils nous indiquent que l’on est pris.e en flag !
En flagrant délit de déni de tenter, d’explorer, de chuter, de se tromper, de se relever, d’ajuster et de recommencer.
C’est ça la vie pourtant, non ?
Parfois ça fait mal, c’est vrai. Mais dans ces cas là, réjouissons nous, c’est l’âme qui nous parle.
Quand on prend conscience de certaines choses, après la douleur, il y a le ou souvent le guerrier ou la guerrière qui se réveille, piqué.e dans son orgueil, qui nous dit : plus jamais !
C’est normal, c’est un élan protecteur et il est précieux.
Pour autant, c’est un risque de gros frein aussi, voire de paralysie.
Ce n’est pas parce qu’on est tombée d’un cheval que l’on ne va jamais remonter à cheval.
Vous avez déjà vu un bébé apprendre à marcher et s’arrêter après la 1ère chute vous ?
L’apprentissage de la marche est l’une des choses les plus exigeantes qui soit pour un petit être humain.
Elle requière une coordination d’une grande complexité, un sens de l’équilibre exceptionnel, la preuve, il en faut des essais !
Alors chaque fois que tu es animé.e d’un élan de ‘plus jamais’ ou de ‘pleinement’, penses-y et demande toi ce que tu choisis.
On ne créé rien de signifiant sans jamais se tromper.