Cette phrase je l’ai prononcée spontanément pour la 1ère fois il y a quelques jours seulement. 

Elle a fait tilt dans l’oreille de mon interlocuteur qui m’a tendu un ‘mais ça pourrait être le titre d’un bel article ça !’.

Ma réaction n’a pas tardé.

J’ai d’abord adoré qu’il saisisse au vol ces mots qui vibraient fort en effet.

J’ai adoré ressentir la spontanéité de ma parole, sauvage et indomptée.

Je me suis régalée de sentir que le filtre du parler conforme et contrôlé avait baissé sa garde le temps d’un instant. 

En même temps, panique en moi. Tout un tas de gardiens intérieurs se sont soulevés.

Ils me criaient ‘mais enfin tu ne peux pas dire ça !’ ‘Intégriste, ça fait peur, ça fait fuir le gens !’, ‘on va te prendre pour une marginale, une radicale, une intolérante, une incapable de s’adapter.’

Et pourtant si quelqu’un d’autre me disait quelque chose de si singulier, je l’entendrais comme une mine d’or.

Je l’encouragerais sans aucun doute à creuser, à partager, à expliciter comment ça se traduit pour soi et autrui.

En bonne intégriste de l’alignement, je vais donc faire ce que je dis !

J’ai une tolérance très faible pour le manque d’intégrité.

Ce que je signifie par-là, c’est que, agir en dépits de mes valeurs est quasi intolérable pour moi.

Ce n’est pas une grande envolée, c’est du quotidien pour moi.

Je me sens misérable, déprimée quand je me tais par peur de froisser,

Je ressens de la colère quand je dois obéir à des règles extérieures qui n’ont pas de sens pour moi,

Je vibre de joie quand je fais un choix dans le respect de moi,

Je ressens une grande paix quand j’exprime simplement ce qui est juste pour moi.

Mes émotions m’indiquent comme une boussole quand ma vie est alignée avec mes valeurs, mon énergie.

Cela peut paraître fatiguant mais finalement ça ne l’est que quand je résiste à mes émotions.

Oui être une intégriste de l’alignement c’est radical mais c’est ce qui est bon.

C’est ce qui donne du goût à ma vie, un sentiment inégalé de liberté via le respect de mon intégrité.

Logiquement, mon radar est aussi bien affuté pour repérer chez les autres ces dissonances de l’âme. 

Cela fait de moi la coach que je suis aujourd’hui rodée à faire miroir des incohérences et qui encourage à s’y confronter pour mieux les apprivoiser. Ce n’est certes pas confortable mais c’est assurément émancipant. 

Ma sensibilité à l’alignement n’a pas toujours été aussi exacerbée. Ou plutôt, pendant un temps, je l’ai refoulée. A ce qu’il paraît elle n’était pas adaptée 🙂

Pendant des années j’ai servi des finalités auxquelles je n’adhérais pas en niant au passage le mal être que cela produisait chez moi. 

Dans ces cas-là le corps ne tient pas. Il ne ment jamais. On peut l’ignorer, le nier, le pousser, sa réalité finit toujours par nous rattraper. En tous cas, c’est ce qui m’est arrivé.

A chacun alors de se poser la question du prix qu’il est prêt à payer pour le non-respect de soi. Le coût à privilégier la crainte, le court-terme, la facilité, la continuité.

Cette quête d’alignement est un moteur d’action puissant, une fondation nécessaire pour construire des projets cohérents, rayonnants, épanouissants.

Vous l’avez forcément remarqué, les êtres alignés dégagent un charisme et une énergie remarquable, on les repère d’emblée. Ils nous inspirent, nous donnent envie de nous découvrir, de nous accepter, d’assumer nous aussi qui l’on est.

 Mais attention, comme toute radicalité c’est loin d’être coton ! Elle exige d’être assumée. 

 Oui, car elle met mal à l’aise, perturbe, dérange, fatigue, agace, clive.

A chacun.e alors de se poser la question du prix à payer pour l’expression de son authenticité. Le prix à payer pour parfois devoir renoncer, ici à des habitudes confortables, là à oser confronter un ami, ou encore se sentir incompris.e ou froisser un membre de sa famille.

Quand on connaît notre besoin atavique d’appartenance, notre peur reptilienne d’être exclu.e, rejeté.e, on comprend qu’assumer ses valeurs, ses désirs et les exprimer exige au quotidien de véritables choix.

 Moi j’ai choisi.

 Enfin non, pour être plus juste, je choisis.

Je choisis à chaque instant. Je tente, chaque fois que je suis confrontée à un avis divergent, chaque fois que je m’exprime, que je créé, que je livre quelque chose. Je choisis ma position. Je m’exprime ou je me tais, là n’est pas la question, mais je tente de savoir où je me situe.

Ce n’est pas toujours gagné, le chemin est long mais c’est un principe auquel je ne veux plus déroger. C’est une façon de prendre soin de moi, un bienfait pour ma santé.

Ben oui car c’est ça la clé, le cadeau, le pouvoir de notre humanité ! Choisir en conscience, non pas qui l’on est mais qui l’on veut devenir, les valeurs que l’on désire incarner.

Être une intégriste de l’alignement c’est se créer. 

Attention cependant à l’intention qui se cache derrière cette quête.

Le risque est grand de virer au désir inhumain de perfection. De ne pas vouloir reconnaître ma faiblesse, ma connerie, ma lâcheté, ma petitesse, mes petits arrangements avec moi-même.

De rejeter une partie de mon humanité et en conséquence de le projeter. Donc le discernement est de mise car l’enfer est bien pavé de bonnes intentions.

Je suis une intégriste de l’alignement et je n’ai aucune envie de me soigner.

Nathalie Richard

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