Aujourd’hui je vous parle d’un principe vieux comme le monde que l’on a un peu oublié.

Je crois que quand on l’a compris, notre vie change radicalement. C’est ce que je vis.

Ce que tu perçois au dehors, dans ta vie, c’est toi manifesté.e.

Ca veut dire quoi ?

Une autre façon de l’exprimer est cette citation bien connue de Gandhi ‘Sois le changement que tu veux voir dans le monde’.

J’entends certain.e.s soupirer à l’énoncé de ces mots souvent répétés. Pourtant, je ne crois pas que nous ayons saisi la magnitude de sa portée.

Je ne crois pas que nous ayons compris à quel point elle engage notre responsabilité, à quel point elle bouscule notre mode de pensée.

Posons-nous un instant.

Je crois qu’en occident, nous entendons dans cette citation une exigence dans l’action d’exemplarité. Un biais dans le sens faire ce que nous pensons être bon.

Pas de problème a priori avec ça. Si ce n’est un manque de rigueur qui fait que nous passons peut être à côté d’une profondeur insoupçonnée.

Dans le verbe de cette citation recèle une subtilité.

Il n’est pas dit ‘Fais le changement que tu veux voir dans le monde’ mais ‘Sois le changement que tu veux voir dans le monde.’

Alors ces 4 lettres, elles changent quoi ?

Prenons une petite bifurcation avec une illustration.

Comme vous sans doute, je juge.

Je juge les gens, les situations. Je juge tout ce qui se passe dans ma vie.

Tout ce qui se présente à moi et que je crois en dehors de moi.

Je l’entends dans un 1er temps au sens 1er d’estimer. C’est humain, nous analysons ce que nous percevons.

Il y a donc le juger au sens jauger, pondérer, évaluer.

Mais il y a aussi le juger au sens de critiquer, dénoncer parfois condamner l’autre, ce qu’il est, sa façon d’exister, ses idées.

J’avais fait une habitude de tout commenter, tout analyser sans pour autant vers moi le retourner.

J’en avais même fait un de mes passe-temps préféré.

Avec mes amis, un de nos hobbys favoris c’était de se caler au comptoir d’un bar et juger tout ce qui se passait. Pour celles et ceux qui le connaissent, on les appelait nos instants Jean-Yves Lafesse.

Certes on se moquait mais la finalité était bien de rigoler et en réalité je crois que c’est notre tendresse pour l’humanité qui s’exprimait.

L’intention n’était jamais la méchanceté mais d’observer et capter de chacun.e sa singularité.

Et puis il y a ces autres moments, ceux où le jugement part d’une autre intention.

Comme en sortant d’un diner chez des amis où l’on se met à debriefer de la soirée, des parties prenantes, de ce qui a été dit. Ou devrais-je dire critiquer ?

Ça vous semble familier ?

Je ne sais pas vous mais je ne me sens jamais bien après ce genre d’instant. Comme si j’étais de l’intérieur rongée.

Pourtant j’ai vu à quel point il était difficile de m’en empêcher. A quel point c’est une addiction.

Il faut dire que cette pratique très tôt je l’ai observée comme si critiquer, se liguer contre un ennemi commun était devenu une façon par défaut de se sentir en proximité.

Comme si repérer le dit ‘mal’ en dehors de soi nous permettait de nous rassurer. C’est chez l’autre, je ne suis donc pas concernée.

Je suis une bonne personne, je fais partie des gentil.le.s donc je peux continuer ainsi.

Et si c’était tout l’inverse ?

Et si ce que je repérais en dehors de moi était en réalité le reflet de qui je suis à l’instant t.

Et si ce sur quoi je porte mon attention m’indiquait ce que je n’ai pas encore reconnu chez moi ?

Et si cette nana qui m’agace par tant d’arrogance était là pour me montrer que je ne l’ai pas encore vue en moi ?

Et si cet ex-président américain que j’ai jugé si plein de conneries me montrait celle que je n’ai pas encore admise ici ?

Et si ce gouvernement que je critique pour son impuissance était à l’image de celle que je ne peux accepter ?

Et si cette personne toxique qui a fait une petit tour dans ma vie, sincèrement je la remerciais car elle me montrait la manipulatrice que je suis ?

Et si…

Attention il n’est pas question de se flageller ou de culpabiliser. Ce sont là des notions judéo chrétiennes que je nous invite à dépasser.

Non il s’agit d’éclairer, de reconnaître, d’intégrer.

Pourquoi ?

Pour cesser de projeter dehors ce qui n’est pas reconnu dedans.

Dénoncer le mal en dehors de soi, c’est refuser de le voir chez soi.

Mais la vie est ainsi bien faite, elle nous présente inlassablement ce qui n’est pas encore reconnu. Et nous créons inconsciemment les situations qui nous invite à nos prises de conscience.

Je sais que cela peut choquer. Que c’est à 180 degrés de ce que notre culture nous a inculqué.

Il est urgent selon moi de cesser de vouloir être (uniquement) quelqu’un de bien.

Cesser de refouler le mal en nous, cesser de vouloir devenir le chevalier blanc, la wonder woman, le citoyen exemplaire, la bonne élève ou la gentille fille.

Il est urgent de cesser de parler des gentils d’un côté, des méchants de l’autre.

Il est temps de cesser de nier une partie de notre humanité.

STOP

Je crois que la crise que nous traversons est une convocation à réaliser que nous sommes la source de ce que nous avons créé.

Que je suis la source.

Tant que nous ne faisons pas le travail de reconnaissance de ce que nous portons individuellement dedans et qui engendre ce que nous voyons dehors, rien ne pourra fondamentalement se transformer.

Alors posons-nous ces questions :

Suis-je capable de reconnaître ma lâcheté, ma jalousie, ma radinerie, ma médiocrité ?

Serait-ce possible qu’à chaque fois que je dénonce cela à l’extérieur de moi, je passe à côté de le reconnaître enfin chez moi ?

Ai-je réalisé que ce dont je ne prends pas conscience à l’intérieur, je le projette et le crée à l’extérieur ?

Serait-ce possible que ma responsabilité soit totale dans ce que je crée ?

Cela donne matière à penser.

Pour ma part ma vie a changé quand je me suis mise à le considérer et à l’observer.

Je reçois toujours ce que j’envoie. Je récolte toujours ce que je sème.

Notre monde extérieur est le reflet de notre monde intérieur.

Je vous invite vraiment à vous y pencher, à le considérer et à surtout ne pas me croire mais l’expérimenter.

Pour moi cette prise de conscience a été un tournant, ce principe puissant génère chez moi un sentiment de liberté inégalé, un sentiment aussi de grande responsabilité.

Je crois que notre temps nous y invite comme jamais.

Mais nous avons toujours le choix de prendre le cadeau ou de le nier.

Il n’y aura pas de métamorphose extérieure sans prise de conscience intérieure.

Pas de révolution extérieure sans révolution intérieure.

Apprenons à balayer devant notre porte en 1er, réapprenons l’humilité.

C’est un art de vivre qui s’apprend, parlons-en. Ce n’est plus un luxe, c’est une nécessité !

Ce qui se passe dans ma vie me raconte toujours qui je suis.

Nathalie Richard

About Nathalie Richard

Leave a Reply