Si il y a encore 5 ans on m’avait dit que d’ingénieur, j’allais devenir coach, je ne l’aurais jamais cru. Aujourd’hui je suis coach, c’est mon métier, mon véhicule pour réaliser ce qui est pour moi l’enjeu de notre temps : retrouver le pouvoir du dedans.

Le métier de coach a parfois mauvaise presse, en France en particulier. J’avoue que j’ai longtemps lâchement, et avec un snobisme à peine dissimulé, suivi le mouvement sans me poser de questions.

Avez vous remarqué comme certains mots soulèvent des jugements à une vitesse phénoménale ? Il y a des termes qui cochent la case ‘bien’ et d’autres la case ‘pas bien’ (clin oeil au mythique ‘Les 3 frères’).

Les mots sont les formes de nos pensées, le reflet de nos croyances. Les mots qui sont acceptés, valorisés sont ceux qui structurent notre conscience, celle la même qui guide nos relations et notre modèle de société.

Ce modèle aujourd’hui prépare notre destruction.

Peut être alors que le langage qui nous gratte, les mots qui nous embarrassent, ceux que l’on ne veut pas regarder, dont on veut se séparer sont des indices qui nous mettent sur la piste de ce avec quoi nous devons nous réconcilier.

Il me parait donc nécessaire de se pencher sur ces termes mal aimés, vilains petit canards du champs lexical, pour comprendre ce qui se joue dans notre époque, les schémas qui nous façonnent, les formes qui nous emprisonnent et débusquer ce qui doit bouger car aujourd’hui tout est à reconsidérer, tout est à réinventer.

Prenons l’exemple de ce qu’évoque quelques métiers.

Le métier d’ingénieur suscite l’admiration, pourquoi ? Peut être parce qu’il évoque l’inventivité mais peut être aussi la toute puissance du rationnel dans notre culture.

Le métier de médecin suscite le respect, pourquoi ? Parce qu’il évoque le soin mais peut être aussi le crédit de longues et sélectives études pour y parvenir.

Le métier de trader en finance suscite de plus en plus la défiance mais aussi une certaine fascination, pourquoi ? Sans doute parce qu’il évoque encore le pouvoir de l’argent.

Le métier de boulanger suscite la sympathie, pourquoi ? Parce qu’il nous nourrit, évoque l’artisanat mais peut être aussi cette prime à l’abnégation du réveil tôt et des longues heures derrière le fourneau,

Le métier de coach, déjà on ne le comprend pas : ’coach en quoi ?’, ’mais coach ça ne produit rien’ – comprendre ‘ça ne sert à rien’ – ou encore ‘le coaching ? mais j’ai pas le temps de me poser des questions’. Ces réactions ne seraient-elles pas le reflet d’une culture excessivement tournée vers le faire au détriment de l’être ?

Et ce n’est pas tout, il y a aussi les jugements sur les personnes qui font appel au coaching. ‘Le coaching c’est pour ceux.celles qui ne sont pas capables de s’en sortir seul.e, non ?’, cette pensée ne vous a t-elle jamais effleurée ?

Moi oui !

Quand je me suis installée à New-York, je me souviens de ma voisine américaine qui me parlait de son coach sportif et de son ‘life coach’, je me souviens très bien de mon étonnement et de mon jugement immédiat qui n’est d’ailleurs pas passé inaperçu.

Je me souviens m’être dit à la hâte qu’elle ne devait pas aller bien cette fille et pire qu’elle n’était sans doute pas capable de grand chose toute seule pour avoir besoin de 2 coach dans sa vie. Je me souviens m’être aussi dit que moi je n’avais besoin de personne, que je me débrouillais comme une grande. Oui, oui, oui. Quand j’y repense, j’avoue avoir honte de si peu de recul et de réflexion.

En apprenant à la connaitre, j’ai mieux compris, sans pour autant adhérer tout de suite, n’exagérons rien. Cette fille, elle avait décidé de se prendre en main. Pour elle se prendre en main c’était mettre en place un système efficace. Elle n’en avait pas grand chose à faire d’y arriver toute seule, ce qui comptait c’était le résultat. Et puis pour elle c’était plus ‘fun’ de se faire accompagner et de ne pas être seule face à ses difficultés.

Je me souviens alors l’avoir enviée. Je suis passée, sans sourciller, du jugement à la jalousie. J’ai envié à quel point elle était décomplexée, à quel point elle n’avait pas peur de confronter ses vulnérabilités comme oser dire ses désirs.

Franchement j’étais perplexe de constater un tel contraste avec mes croyances si solidement ancrées. Je me suis alors beaucoup questionnée sur ce qui comptait pour moi, ce dont j’avais vraiment envie pour ma vie, ce qui chez moi freinait et comment j’allais mettre toutes les chances de mon côté pour le réaliser.

Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis

Devinez quoi ? Quelques semaines plus tard, j’engageais un coach pour me préparer au marathon de New-York et quelques temps plus tard ma boss m’en proposait un pour m’accompagner dans ma carrière professionnelle. Bon je ne vous cache pas que, ma première réaction a quand même été une réaction d’égo du style ‘j’ai pas besoin de ça moi’  – chassez le naturel, il revient au galop – avant de réaliser la chance qui m’ouvrait les bras.

Cette voisine aujourd’hui je la remercie, elle a ouvert mes écoutilles et avec elle j’ai appris à user aussi souvent que possible de cette phrase magnifique de curiosité et d’ouverture chère à Serge Marquis : ‘ah oui, j’avais jamais vu ça comme ça’.

Quelques années plus tard, de retour en France fermement décidée à créer à partir de qui j’étais, de mes convictions, de mes talents et de ma singularité, je n’ai pas hésité à me faire coacher.

J’ai encore moins hésité à faire du coaching mon métier.

Pour moi, le coaching c’est un art

L’art de poser des questions,

L’art de faire émerger des réponses singulières et adaptées,

L’art de mobiliser les ressources pour réaliser ce que l’on veut vraiment,

L’art de débloquer,

L’art de mettre en mouvement,

L’art d’accompagner sans infantiliser,

L’art de permettre de conscientiser, dévoiler ce qui est caché,

L’art d’oser ses désirs en grand,

L’art de faire naître ce qu’il y a chez soi de plus fou, de plus vivant,

L’art de l’âme qui agit, l’art de la magie,

L’art de faire éclore le pouvoir du dedans (*).

Cet art, plus je le pratique, plus j’y mets de l’exigence, d’un côté comme de l’autre, en tant que coach ou coachée, plus il me fascine par son efficacité.

Sa magie c’est de permettre à chacun.e de se réconcilier avec son pouvoir.

Pas le pouvoir de domination qui ne ferait que perpétuer, dans une autre couleur, ce qui est : le pouvoir sur les autres et le vivant. Il ne s’agit pas de ce pouvoir là mais du pouvoir qui vient de dedans, celui qui permet de créer à l’extérieur ce qui vibre dans son coeur et dans ses tripes. Le pouvoir qui relie, nourrit, guérit, crée. Le pouvoir qui remet les pendules à l’heure et les boussoles à l’intérieur.

Je vous propose de réhabiliter ce terme mal aimé : pouvoir. Pourtant, son étymologie c’est podere, en latin, qui signifie ‘être capable’. Comment ça se fait que dans notre société la ré appropriation de ce pouvoir ne soit pas favorisée ? Comment ça se fait que le système permette si peu de questionnement sur ce qui nous sommes et ce que nous voulons vraiment ? Vous trouvez ça acceptable vous ?

Personnellement, j’ai longtemps suivi des injonctions sans même me demander si ça m’allait. Mon pouvoir était en dehors de moi, je vivais les désirs d’autres que moi. Puis je suis passée à la phase 2, je me suis réveillée et j’ai su ce qui ne m’allait plus, c’était déjà un bon début. En revanche passer à la phase 3, savoir m’écouter pour de vrai et identifier ce que je voulais a été bien plus compliqué. C’est un chemin de rééducation sur lequel j’ai dû pleinement m’engager.

Nous avons trop longtemps sous estimé nos capacités,

Nous avons trop longtemps douté de nos sensations,

Nous avons trop longtemps fait taire nos pensées singulières,

Nous nous sommes trop longtemps laissé.e.s dicter ce qui convenait,

Nous nous sommes trop longtemps coupé.e.s de notre nature, de notre vérité,

Nous avons trop longtemps laissé notre pouvoir en dehors,

Nous nous sommes trop longtemps oublié.e.s.

Ce temps là est terminé.

Le temps est venu de reprendre notre pouvoir. Le pouvoir de responsabilité qui nous rend capable de formuler nos propres réponses, un pouvoir qui fait de nous le peintre de notre oeuvre, l’artiste de notre vie.

Se réconcilier pour s’émanciper.

Plus que jamais je crois qu’il ne peut advenir d’écologie extérieure sans écologie intérieure, de sanité extérieure sans sanité intérieure, de sociétés libérées sans individus émancipés.

Plus que jamais je crois que la transformation collective qui s’impose à nous, chaque jour de manière plus criante, réclame nos émancipations individuelles, la libération de nos profondes aspirations, la réconciliation avec tout ce qu’il y a en nous de plus vivant, l’éclosion de notre pouvoir du dedans.

Nous vivons une expérience inédite, dérangeante, apprenante et pour le moins déroutante, une opportunité créatrice étrangement déguisée en contrainte forcée vers le retour à l’important. Une chance se présente : allons nous savoir la saisir ? Une questions se pose : que voulons nous vraiment ?

Ce que l’esprit peut imaginer, le corps peut faire.

Savoir ce que tu veux c’est donc permettre à ton pouvoir de se mettre en mouvement.

Et le mien c’est de t’accompagner à révéler le tien.

Si tu te dis qu’il est temps, ne tarde plus,

Si tu te dis que ça te fait peur, dis toi que c’est bon signe et révélateur,

Si ça te fait envie aussi, alors simplement, vas y.

Si tu as décidé de te réconcilier avec ton pouvoir et ta magie, d’apprendre à créer à partir de qui tu es, contacte Club Culotté sur coucou@clubculotte.com ou moi directement : nathalie@clubculotte.com.

(*) Le terme ‘pouvoir du dedans’ que j’affectionne particulièrement est emprunté à l’ouvrage ‘Rêver l’obscur. Femmes, magie et politique’ de l’éco féministe Starhawk que je vous recommande chaudement.

Nathalie Richard

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One Comment

  • Mathilde Kressmann dit :

    Très beau texte, qui me parle beaucoup en ce moment et j’espère me parlera toujours.
    Merci Nathalie d’avoir trouvé ces mots si justes.

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